DES AJUSTEMENTS S’IMPOSENT

Le circuit Ontario Sires Stakes est l’un des programmes d’incitation à l’élevage les plus discutés en Amérique du Nord. Il attire les éleveurs en Ontario et donne aux jeunes chevaux l’opportunité de gagner de l’argent pour leurs propriétaires.

Partagé entre les séries Gold et Grassroots, le design conceptuel est élégant. Donner aux meilleurs chevaux, la chance de gagner des sommes significatives en courant sur les plus grands hippodromes ontariens. Donner aux chevaux de calibre moyen et moins élevé, une chance de gagner des bourses raisonnables tout en courant sur les plus petits hippodromes ontariens. Une Gold Super Final célébrerait les meilleurs de l’Ontario tandis qu’une Grassroots Final célébrerait les étoiles de deuxième niveau dans chaque division.

Comme dans tout programme à deux volets, l’objectif de l’OSS devrait être de faire en sorte que le plus faible compétiteur de premier niveau soit légèrement meilleur que le meilleur rival de deuxième niveau. Dans la majorité des sports, les meilleurs joueurs des ligues mineures jouent pour se mériter un poste dans les ligues majeures, et en retour, voient leurs salaires se décupler quand ils sont appelés.

Pour l’OSS, l’écart entre un concept élégant et un plan sans faille, arrive à cette croisée cruciale. En gagnant de ‘l’argent facilement’ au niveau Grassroots, les entraîneurs et propriétaires profitent d’un système offrant de bonnes mesures incitatives anéantissant leurs meilleurs rivaux.

Jusqu’au 19 septembre 2011, les 20 meilleurs chevaux de chacune des huit divisions en Gold, avaient une moyenne de gains d’un peu plus de 14 000 $ tandis que la moyenne de gains des 20 meilleurs chevaux en Grassroots, s’élevait à plus de 26 000 $. C’est donc dire que 13 des 20 meilleurs chevaux de chacune des huit divisions avaient couru dans au moins une épreuve Grassroots et que 12 des meilleurs 20 avaient fait le plus gros de leur argent en Grassroots.

Bien que je nuancerai ces statistiques en tenant compte du fait que d’ici la fin de la saison, la série Gold offrira plus d’argent en bourses que la Grassroots, l’écart ne sera pas adéquatement compensé en fin d’année.

Pour les consommateurs, les résultats sont déplaisants. Les Gold Finals se disputent en l’absence de plusieurs des meilleurs chevaux, alors que de nombreuses divisions Grassroots vont à la barrière, plusieurs étant des ‘walkovers’ avec 1-5 essais pour se bâtir des séquences de victoires aux dépens d’une concurrence inférieure. Pour les petits joueurs du monde des chevaux, les résultats ne sont pas mieux. De grosses écuries inscrivent de leurs meilleurs chevaux dans des courses de la série Grassroots, poussant des compétiteurs talentueux de deuxième niveau à se battre pour des miettes.

Avec deux niveaux et deux finales, il n’y a pas de zone neutre dans le programme de l’OSS. Si vous choisissez d’aller en série Gold, vous risquez non seulement de perdre en bourses, mais vous pouvez aussi bien échouer dans votre tentative de vous qualifier pour l’une ou l’autre des finales. Alors, les entraîneurs et propriétaires se voient forcés de fléchir et descendre. C’est vraiment très évident par le fait que dans pratiquement chaque division, le troisième, quatrième ou cinquième cheval dans l’argent est un compétiteur de la série Grassroots.

Les membres du Comité Amélioration du Cheval, doivent reconnaître le fait suivant: la série Gold est la ligue majeure. La série Grassroots est la ligue mineure. Si vous avez 50 chevaux dans une division, le but devrait être d’en avoir 20 dans chaque épreuve de la Gold et 30 dans la Grassroots. La cible suivante se devrait de voir les meilleurs chevaux de la division Grassroots au 21e rang en matière de gains — pas au 3e.

Quant à la façon de le faire, la réponse est en trois volets. Premièrement, changer dramatiquement la structure de la Grassroots Final. Faites-en une épreuve ouverte à tous les chevaux de l’OSS qui ne se qualifient pas pour la Super Final. Programmez une course éliminatoire et une finale — sans points exigés. Ce faisant, tout le monde aura sa chance, et ce sera une impulsion de fin de saison pour les chevaux blessés ou au développement tardif.

Deuxièmement, déplacez 20% des bourses des séries Grassroots (de 24 000 $ à 20 000 $) vers les séries Gold, y compris une somme distribuée au pourcentage à tous les chevaux se rendant la Gold Final (payant jusqu’au dernier).

Finalement, imposez une limite de gains pour les chevaux en Grassroots. Un cheval qui gagne 20 000 $ dans les courses de l’OSS (l’équivalent de deux victoires au niveau Grassroots) doit monter dans les séries Gold, et y rester pour le reste de l’année.

À la fin de la saison, tous les meilleurs chevaux de l’Ontario courront en séries Gold, offrant un produit des plus concurrentiels et divertissants aux consommateurs des courses et aux professionnels du cheval.

Darryl Kaplan
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