Grey, notre inspiration

Lorsque la nouvelle du décès de Admirals Express est tombée, on aurait dit que même le plus modéré des intéressés aux coures sous harnais, avait été touché. Un déferlement d’émotions authentiques et de souvenirs s’est abattu, et tous, tant que nous sommes, avons été capables de replonger dans nos souvenirs et revivre un bon moment.

Était-il le plus talentueux des chevaux standardbred à avoir existé? Absolument pas, mais cela n’avait aucune importance. Cela n’avait pas d’importance qu’il lui manque le meilleur croisement d’élite. Cela n’avait pas d’importance que sa conformation ne soit pas parfaite. Cela n’avait pas d’importance non plus que son allure laisse beaucoup à désirer et cela n’avait pas d’importance qu’il ne soit jamais passé à une classe supérieure pour gagner le ‘Graduate’ ou le ‘Canadian Pacing Derby’.

Pour nous, ce que nous voyions en Admirals Express était ce que nous nous efforcions de devenir. Il était courageux, inébranlable et un peu tapageur. C’était un cheval qui invitait le respect, et en retour, il offrait à tous, plus que ce que nous pouvions lui demander.

Les personnes qui aiment les chevaux, et ceux qui apprécient les courses de chevaux, comprennent que dans le merveilleux monde des sports, rien n’est plus inspirant et émouvant qu’un héros équin – et il n’y en a pas eu de meilleur que Admirals Express.

Demandez-vous qui est l’athlète le plus aimé de toute l’histoire? Qui vous vient d’abord à l’esprit? Des noms tels que Wayne Gretzky, Babe Ruth et Muhammed Ali me sont venus. Après avoir fait une recherche sur Google pour connaître « les athlètes les plus adulés de tous les temps », le premier résultat référa à un article de 2008 qui parlait de Michael Jordan, Tiger Woods et Brett Favre, dans cet ordre. Franchement, ce sont les meilleurs qu’ils ont?

Tout en demeurant très objectif dans ma façon d’examiner la question, aucun athlète humain dans l’histoire, n’a pu nous atteindre autant, émotivement parlant, qu’un cheval de course n’a pu le faire. Qu’il s’agisse de Secretariat, Cam Fella, Barbaro ou Admirals Express, il y a un lien affectif que nous pouvons développer avec un cheval de course contrairement à aucune autre figure sportive. Et ce lien ne dépend pas du fait de rencontrer le cheval, lui donner des carottes, ou passer du temps dans sa stalle. Le lien peut s’établir même à 1 000 milles de distance par le biais d’un écran de télévision embrouillé.

Pour ceux d’entre nous qui réalisons ce fait, l’année 2010 a été une très bonne année. Tandis que Secretariat charme nos écrans cinématographiques, Zenyatta est sur le point de dire son dernier mot lors de la finale de la ‘Breeders’ Cup’ au début de novembre. Elle tentera de battre les mâles et de terminer sa carrière avec une note parfaite de 20 en 20, et on pourrait dire, de s’imposer comme le plus grand cheval de course de tous les temps. Rocknroll Heaven a ensoleillé notre automne, et des milliers de chevaux à travers le continent, établissent des liens particuliers avec les gens avec qui ils sont en contact quotidiennement.

Pourquoi un cheval de course peut-il développer un lien avec nous qu’aucun autre être humain le peut? Peut-être que c’est parce que la grandeur d’un cheval ne se paie pas par des contrats d’un million de dollars ou des ententes avec des commanditaires. Le succès ne monte pas à la tête de nos héros. Ils ne deviennent pas arrogants, repliés sur eux-mêmes ou protégés. Ils sont qui ils sont, et leur inspiration nous est fournie gratuitement.

Admirals Express était un rôle modèle. Un cheval qui nous a tous inspirés à devenir un petit peu meilleur. Et pour cela, nous le remercions.

Darryl Kaplan
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