Des athlètes. Point.

« Ce n’est qu’un humain. » Quand il s’agit de sport, c’est une phrase difficile à avaler. Malheureusement, nous pouvons créer des listes d’athlètes dont les transgressions personnelles ou professionnelles nous ont déçus. À partir de héros aux yeux de millions d’entre nous, pour ne devenir que « seulement humains. »

Quand ESPN a nommé les 100 plus grands athlètes du 20e siècle, seuls deux noms ont échappé à la possibilité d’être qualifiés de « seulement des humains. » Les 35e et 84e athlètes du siècle étaient des chevaux. Et, les deux, Secretariat et Man O War, n’ont jamais couru le risque d’être appelés « seulement » quelque chose. Ils étaient ce genre d’athlètes les plus nobles et respectés qui soient au monde, et ils ont offert un type d’inspiration que les humains sont incapables de fournir.

En 1947, un homme de chevaux avide, Harry Price, a commencé à voyager à travers le Canada dans une tentative de dresser une liste de supporteurs visant la construction d’un musée dédié aux athlètes canadiens, passés et présents. Il lui a fallu huit ans pour réaliser son projet, pour éventuellement mettre sur pied le Canada’s Sports Hall of Fame à Toronto en 1955. Cette année, le temple, maintenant situé à Calgary, en Alberta, célébrera son 60e anniversaire.

Big Ben et Northern Dancer étant déjà intronisés au Temple du Canada, ce serait peut-être l’année parfaite pour faire pression et s’assurer qu’un candidat valable comme Cam Fella y soit à juste titre, honoré.

Mais problème majeur il y a.

Il appert que le conseil d’administration du Temple de la renommée, à un certain moment donné, a créé la disposition suivante : « Un animal ou objet inanimé ne pourra être considéré pour intronisation au Temple de la renommée des sports du Canada, que si recommandé par un nominé à succès ayant été ratifié par le conseil d’administration des gouverneurs du Temple de la renommée des sports du Canada. L’animal ou objet inanimé doit avoir été intègre dans ses accomplissements durant une longue période de temps. »

En d’autres mots, si Pat Crowe entre au Temple de la renommée des sports du Canada, il pourrait proposer Cam Fella en même temps. Et si Paul MacDonell ou Brent McGrath y sont intronisés, ils pourraient soumettre le nom de Somebeachsomewhere. Autrement, les chevaux seraient jugés inadmissibles.

Aux membres du conseil du Temple de la renommée des sports du Canada qui regroupent « animaux et objets inanimés, », je dis ceci : Secretariat, Northen Dancer et Cam Fella ne sont en aucun cas comparables à la balle lancée par Roger Clemens, la voiture pilotée par Mario Andretti, ou les gants de boxe portés par Muhammad Ali. Ce ne sont pas des véhicules menés par des grands jockeys ou conducteurs. Et ce ne sont pas des accessoires de quelque façon que ce soit.

Une centaine d’années avant que ce pays ne soit fondé, et bien longtemps avant que la plupart de nos sports contemporains existent, nos chevaux se couraient le cœur. Ils étaient, et continuent d’être des athlètes tout aussi humains à n’avoir jamais concouru. Ils sont les athlètes qui nous inspirent, nous émeuvent, et renforcent notre foi dans tout ce que se doit être le sport.

Je ne suis pas certain de bien comprendre comment un Temple de la renommée qui a été mis sur pied par un homme qui a fondé la Canadian Horse Show Association et présidé le Canadian Equestrian, a pu en arriver à cette décision, mais je vais donner à l’institution le bénéfice du doute. À son crédit, le Temple a toujours été respectueux du sport des courses de chevaux, ayant honoré plusieurs membres dont John Campbell, Herve Filion, Bill O’Donnell, Joe O’Brien et Keith Waples. Je garde espoir que les présentes règles rendant les chevaux inadmissibles en tant qu’athlètes, peuvent être changées.

Pour le moment, s’il vous arrivait de croiser un membre du conseil d’administration du Temple de la renommée du Canada, vous pourriez lui poser la question de quizz suivante : « Qui a été le tout premier athlète à faire la couverture de Newsweek, Time et Sports Illustrated, tout cela la même semaine? » La réponse : Secretariat. Je suis inconfortable à l’idée de récrire cette partie de l’histoire ou de tenter de nier que Big Red était un athlète. Je me demande s’ils le sont?

Darryl Kaplan
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