Making A Champion

On écrit beaucoup au sujet des entraîneurs, conducteurs et propriétaires d’un champion mondial, mais il y a souvent beaucoup moins d’accent mis sur le rôle crucial de l’éleveur – particulièrement si ce champion est de bonne lignée. Mais c’est l’éleveur, après tout, qui sélectionne la filiation du cheval – une décision qui est irréversible. Un propriétaire peut changer d’entraîneur, conducteur, diète, ferrage, écurie et équipement, mais il ou elle ne peut jamais modifier le bagage génétique du cheval. Cela peut sembler évident. Mais tellement évident qu’il nous arrive de l’oublier. Le cheval issu d’un mauvais croisement pourra être un performeur médiocre, mais rarement, si jamais, se démarquera-t-il comme le champion deux ans de l’an dernier, Sportswriter, l’a fait. Tout comme l’experte en pedigree, Margaret Neal, le dit si bien : « vous, en tant qu’éleveur, devez faire vos devoirs. »

James Avritt, 68 ans, originaire du Kentucky, en connaît un peu sur l’élevage de standardbreds de qualité. « Bien sûr, après avoir passé 50 ans dans l’industrie, » dit-il en souriant. « J’ai appris des éléments de valeur. »

Il a fait ses devoirs, alors. Et il a très bien appris semble-t-il. Il a effectivement produit le champion mondial des deux ans, l’ambleur Sportswriter, p,2,1:49.2, (875 411 $).

Le poulain qui a dominé les manchettes des courses au cours de la dernière saison, est né le 24 avril 2007, et a passé ses premiers jours à se nourrir de l’herbe verte des luxuriantes collines de la ferme Avritt Meadow CreeK Farm, établie à Lebanon, au Kentucky. Precious Beauty, sa mère, est une jument de bonne taille issue de Jate Lobell elle-même la fille de la reine du troupeau de juments de Jim – Dominique Semalu.

Precious Beauty a été produite, gardée, entraînée et amenée en course par Avritt, qui aime bien entraîner tout autant que produire. « Elle a gagné plus de 110 000 $ et gagné aussi une manche du Kentucky Standardbred Stakes, » dit l’éleveur, qui est en plus, avocat de profession. Sportswriter est son second rejeton et premier poulain. Son premier rejeton étant Incredible Beauty, p,3,1:54f) une pouliche issue de Art Major, qui a empoché des gains de 119 000 $, et qui a récemment gagné la finale du Western Filly Pace au Northlands Park d’Edmonton.

La grand-mère de Sportswriter, Dominique Semalu (Big Towner – Midi A Semalu), a été élevée par Semalu Inc. du Québec, et elle constitue l’une des pierres angulaires du troupeau de poulinières de Jim (l’autre étant Bountiful Bid). « Je l’ai achetée à trois ans à l’encan de Harrisburg. C’était une belle grosse jument qui avait beaucoup coursé et qui avait gagné près de 120 000 $ et possédait un bon pedigree. J’ai vendu son premier rejeton pour la somme de 65 000 $. Mais … j’ai fait mieux encore! Ses quatre rejetons suivants se sont vendus 65 000 $, 70 000 $, 95 000 $ et 105 000 $, et j’ai entraîné un deux ans que j’ai vendu 130 000 $ à Joe Stutzman. »

Malheureusement, suite à des problèmes récurrents aux jarrets, Dominique Semalu a dû être euthanasiée l’été dernier. Ses deux derniers rejetons sont le fruit de transfert d’embryons – Western Front un poulain par Western Hanover, vendu lors de l’encan de Harrisburg en novembre pour la somme de 32 000 $ et un autre poulain issu de Ponder, qui n’est encore qu’un weanling.

Bien que Avritt soit connu en tant qu’éleveur d’ambleurs, il a, à l’occasion, ajouté quelques trotteuses poulinières à son troupeau. Il a déjà acheté une jument de la lignée de Sir Taurus à Harrisburg, qu’il a payée 155 000 $, et elle a une pouliche issue de Angus Hall qu’il garde, entraîne et qu’il fera courir afin de l’ajouter à son troupeau de poulinières. Il possède également une trotteuse du nom de Perfect Aim (Balanced Image – Armbro Aimee), un nouvel ajout à son troupeau.

En 2009, Avritt a vendu neuf yearlings à Lexington et Harrisburg, et il a retenu et planifie d’entraîner deux pouliches encore yearlings avec la perspective d’en faire des poulinières – une trotteuse de Angus Hall et une ambleuse de Western Hanover.

Opinions de Jim Avritt sur…

Les juments poulinières

« J’aime les juments Big Towner parce qu’elles se croisent bien avec plusieurs des meilleurs étalons américains tels Camluck et les fils de AP et WH, » de dire Avritt. « J’aime les grosses juments et j’essaie d’acheter des poulinières dont les gains dépassent les 100 000 $ et avec une fiche d’environ 1:51. Je me soucie moins des records de la jument que de son pedigree, sa conformation et de l’argent qu’elle a gagné. J’aime écarter à peu près 25 % à 30 % de mes poulinières chaque année, et je vends quatre juments au Delaware cette année. ‘Precious Beauty’ est une grosse jument avec des gains impressionnants, un bon pedigree et à la conformation solide. Elle est très certainement un élément de preuve que la façon de penser de Avritt à propos des juments poulinières est efficace. »

Cette idée que les juments Big Towner se croisent bien avec plusieurs des meilleurs étalons américains rappelle les succès du reproducteur des Maritimes – Drop Off (Big Towner – Loose News), qui a produit cinq des dix chevaux les plus rapides jamais produits dans les provinces maritimes. Peut-être que ce qui est vrai pour les juments Big Towner l’est également pour la lignée du ­reproducteur.

Les reproducteurs

« J’aime accoupler mes poulinières à des reproducteurs déjà prouvés et ayant du succès. J’ai fait des croisements avec Camluck à de nombreuses occasions parce qu’en Ontario, l’Ontario Sires Stake Program est sans nul autre pareil. Il y a les divisions Gold & Grassroots et les deux se disputent pour de bonnes bourses. J’ai plus de succès avec des chevaux qui sont des produits de reproducteurs à croisement éloigné et je me tiens à l’écart des lignées familiales, mais c’est pratiquement impossible de trouver un reproducteur sans ancêtre commun dès la deuxième ou troisième génération.

« J’aime tellement Camluck et le programme Ontario Sires Stakes Program, » plaisante-t-il, « que j’ai même appris à parler comme un Canadien, eh! » Son amour, semble-t-il, est judicieusement placé. Son rejeton produit de Camluck, demi-frère de Sportswriter, a été vendu à Lexington cet automne pour la modique somme de 120 000 $ à l’entraîneur Josh Green du Delaware.

Élever des foals

J’essaie de faire en sorte que mes juments poulinent à l’extérieur et après le 1er mai. Mes foals n’entrent jamais dans l’écurie, excepté durant les trois jours de sevrage. J’ai d’immenses champs et paddocks et si la température se maintient à 55o ou mieux, je les laisse dehors durant la nuit.

« Il est important de bien nourrir les foals, nettoyer leurs pieds régulièrement, et procéder au ferrage correcteur. Je suis très soucieux de la façon dont mes foals sont préparés pour les encans. Ils sont emmenés à l’intérieur huit à dix semaines avant, restent dans l’écurie durant la journée et sortent pour la nuit jusqu’à ce que la température atteigne les 55 degrés.

« Les yearlings sont nourris de 14 % d’aliments préparés, selon le poids corporel, auxquels sont ajoutées, à chaque repas, deux onces d’huile de son de riz. Avant la vente, ils sont toilettés deux fois par jour et baignés deux fois pas semaine. »

Jim Avritt est dans le domaine de l’élevage depuis le début des années mil neuf cent soixante, et ce sexagénaire mince et énergique, natif du Kentucky, même à l’approche de ses 70 ans, n’a aucun plan de retraite. Il admet, en revanche, qu’il réduit sa pratique légale pour consacrer plus de temps à sa passion de toujours, l’élevage de standardbred de qualité.

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