Repose paisiblement, Beach

J’ai eu l’honneur d’écrire de nombreux articles dans le magazine TROT. Et j’ai eu le grand privilège de partager mes pensées sur les courses sous harnais au cours de ces années. Celui-ci n’est pas facile à écrire.

En 2008, j’ai écrit un article au sujet de Somebeachsomewhere – en réalité, c’était une lettre ouverte. Dans cette lettre, je partageais les accomplissements de cet incroyable cheval, qui, je le croyais, devait être nommé récipiendaire du Lou Marsh Award à titre d’Athlète de l’année canadien.

Il n’était pas qu’un cheval au-dessus de tous les autres chevaux. C’était un athlète au-dessus de tous les autres athlètes. Aucun joueur de n’importe quel sport, et aucun humain dans quelque domaine que ce soit – ne fut près de l’égaler cette année-là, ou d’égaler ses accomplissements.

Son histoire a été lue plus de 140 000 fois sur le site Internet de Standardbred Canada. 987 personnes ont commenté cette lettre ouverte. Bien sûr, les 987 appuyaient Beach pour l’obtention du titre honorifique de sportif de haut niveau du Canada.

Relire tous ces commentaires aujourd’hui, dix années plus tard, me fait monter les larmes aux yeux.

En dépit de notre présentation qui a été entendue à travers le pays, et qui a fait l’objet de l’émission The National à CBC, entre autres endroits, Beach se le verrait refuser. Le débat s’est rendu au comité Lou Marsh Committee, avant que le président, Silken Laumann, passe un règlement en bannissant les animaux de ce titre.

J’avais écrit au sujet de Beach alors que je plaidais auprès de l’industrie d’une façon de garder les trois ans en piste. Égoïstement, je voulais encore le voir courir et, personnellement, je voulais expérimenter cette grande sensation, une autre fois, de l’encourager dans la ligne droite.

J’ai écrit au sujet de Beach quand le Temple de la renommée canadien des sports a changé ses règlements, de façon à ce que les animaux soient exclus des intronisations. Un athlète est une athlète, avais-je écrit. Et Beach était le meilleur de tous ceux que j’avais vus.

Alors que nous pleurons la perte de Somebeachsomewhere, beaucoup trop tôt, je ne peux évacuer le sentiment que nous avons perdu tellement plus qu’un grand cheval. Quand des milliers d’amateurs se regroupent sur les pistes canadiennes pour l’apercevoir, et l’encourager au départ de sa compétition, ils l’ont fait parce qu’il les inspirait.

Nous ne l’encouragions pas pour les propriétaires, l’entraîneur ou le conducteur, bien que les aimant tous. Nous ne l’encouragions pas pour les autres fans ou les gens autour de nous, bien que nous aimions les voir sourire. Malgré ce que nous avons pensé à l’époque, nous ne l’encouragions même pas pour le bénéfice de Somebeachsomewhere – qui sans l’ombre d’un doute, se serait certainement arracher le cœur avec ou sans la foule qui le regardait.

Nous l’acclamions pour notre bénéfice. Nous l’acclamions à l’idée que tout est possible, et que la grandeur peut être pure et inspirante. Nous l’acclamions pour ce dont nous sommes capables. Et nous l’acclamions pour son courage, sa bravoure et son attitude de ne jamais abandonner, que nous vavions devant nos yeux.

Nous l’acclamions parce que nous voyions en Beach quelque chose de vraiment spécial. Et cela ne se produit pas très souvent.

C’est avec une grande tristesse que nous devons dire adieu à notre inspiration.

Mais Somebeachsomewhere nous laisse avec tellement plus que des souvenirs. Son courage et son esprit ont été refilés à ses fils et filles. Et malgré une carrière de reproducteur relativement courte, ses rejetons transmettront sa lignée à des milliers de chevaux au cours des prochaines années. Nous élèverons ces athlètes d’élite, et nous les acclamerons dans la ligne droite.

Repose en paix, Somebeachsomewhere. Tu as été mis sur terre pour une raison. Tu as changé le monde.

Darryl Kaplan
[email protected]

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