À la fin de l’année 2014, Yonkers Raceway a tenté une expérience. La piste basée à New York, a décidé de présenter des programmes de course attirants pour les auditoires européens. Grâce à un partenariat conclu entre la piste, les hommes de chevaux ainsi que le Pari-Mutuel Urbain Français (French PMU), Yonkers s’est engagé dans une audacieuse initiative de diffusion simultanée présentée en Europe hebdomadairement.
Plutôt que d’essayer d’insérer une cheville carrée dans un trou rond, Yonkers a accepté que son produit nécessitait un dépoussiérage pour cet auditoire.
Le but était de présenter les cinq premières courses du programme et viser un marché global de diffusion simultanée. Pour cela, il fallait déplacer l’heure de départ à 11 h les dimanche matins pour n’offrir que les courses de trotteurs pour satisfaire un public non familier avec les ambleurs. La distance de chaque course serait étendue à un mille et quart, et Yonkers autoriserait jusqu’à 12 chevaux par course pour se mesurer sur une piste d’un demi mille.
De plus, les efforts de sensibilisation étaient énormes. Yonkers a mis sur pied des pages sur les réseaux sociaux en français, a conçu un site Web exclusivement en français, concevant également des vidéos avec des juges pour expliquer les normes de réglementation nord-américaines, et ont mis à contribution les Québécois Daniel Dubé et Michel Lachance pour faciliter les discussions sur les courses dans la langue de leur auditoire.
Pour satisfaire ses joueurs locaux, Yonkers distribuait gratuitement des petits déjeuners ainsi que des billets de paris aux parieurs sur place. Ils sont même allés jusqu’à offrir gratuitement les programmes du dimanche avec l’achat des éditions les plus populaires du samedi soir.
Alors, qu’en est-il résulté?
En un mot, ce fut un résultat exceptionnel; voilà l’adjectif qualifiant le mieux le résultat! Vingt-cinq courses ont rapporté six millions d’euros, soit l’équivalent de 8,3 M $ canadiens. Ce montant se traduisant en un remarquable 332 000 $ par course, s’additionnait à leur cagnotte domestique.
Selon Alex Dadoyan, directeur exécutif de la Standardbred Owners Association de New York, l’expérience a rapporté d’énormes dividendes. « Cela a certes dépassé nos attentes, » dit-il. Dadoyan a poursuivi en précisant que Yonkers s’était depuis engagé à diffuser 31 jours de diffusion simultanée en Europe en 2015.
À la fin du mois, le Congrès mondial du Trot s’amorcera à Sydney, en Australie. Les directeurs de chacune des nations importantes de courses de standardbred du monde se réuniront pour discuter d’affaires. Espérons que l’expérience vécue à Yonkers demeurera présente à l’esprit. Quand les choses sont bien faites, le marché des courses de standardbred dépasse de beaucoup ses frontières locales.
Tant de la perspective de l’exportation que de l’importation, les courses de standardbred au Canada ont beaucoup de chemin à faire. Aujourd’hui, les amateurs de thoroughbred du pays, peuvent voir et parier sur des courses en provenance d’Australie, du Royaume-Uni, Hong Kong, Irlande, Japon, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, Émirats arabes unis et États-Unis.
Quant aux amateurs de courses de standardbred, ils ne peuvent que voir et parier sur les courses importées de Suède et des États-Unis.
Les résultats obtenus par Yonkers devraient nous aider à constater que cette grande opportunité existe. Nous devons aussi reconnaître les endroits où vont les chevilles carrées et où elles ne vont pas. Si nécessaire, nous devrions être consentants à faire un virage à 180o sur notre façon d’emballer, livrer et offrir nos produits pour distribution à l’étranger. Et, non moins important, nous devons consentir à la réciprocité et convaincre nos clients domestiques d’acheter de grands produits de standardbred internationaux.
J’espère que les discussions d’Australie seront courageuses et avant-gardistes – non seulement de la part des Canadiens, mais de tous et chacun. Globalement, cela nous concerne tous!
Note de l’éditeur : Lorsqu’il s’agit de l’avenir des courses de standardbred, nous menons tous la même bataille. En revanche, quand arrive le temps du Championnat mondial des conducteurs, c’est chacun pour soi.
Bonne chance, Jody! Rapporte un autre titre au Canada!
Darryl Kaplan
dkaplanstandardbredcanada.ca