Reprendre le flambeau

À quelques mois d’intervalle, j’ai le grand bonheur de recevoir la visite de Bill Galvin à mon bureau. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Galvin est un historien, auteur et publiciste canadien des couses de chevaux.

À l’âge de 82, Galvin ne se déplace plus aussi vite qu’auparavant. Mais sa passion pour le sport ne s’est pas atténuée. En page 73, Galvin livre le fond de sa pensée et nous ramène à ses années où il portait le sport des courses sous harnais à l’attention du grand public par des moyens créatifs, uniques et mémorables.

Qu’on parle de 40 000 partisans longeant les rives du Canal Rideau pour regarder les courses sur glace, les milliers d’histoires écrites et racontées au sujet de la Race for MS, ou 30 000 personnes qui ont découvert le sport par le biais de concours de poésie, Galvin, et ceux qui le supportaient, nous ont démontré ce qui était possible.

Aujourd’hui, tout en discutant avec lui, son optimisme naturel y est encore. Mais 40 ans après avoir tant combattu pour porter le sport à l’attention du public, il est attristé de voir où nous en sommes.

Comme la discussion aborde la question des machines à sous et du gouvernement, Galvin démontre sa désapprobation par un hochement de tête. « Ce dont le sport a besoin, c’est de l’attention, » dit-il. « Il faut rejoindre le public, » Galvin n’a pas beaucoup de temps pour la politique. À ses yeux, la promotion des courses de chevaux n’a rien à voir avec les machines à sous ou la volonté politique. Venant de la bouche d’un homme qui a réalisé quelques-unes des plus grandes campagnes de promotion des 50 dernières années, ses paroles ont beaucoup de poids.

Les jours passant, il y aura éventuellement plus de clarté quant à ce que nous devons espérer. À quoi ressembleront les courses de chevaux? Qui y sera encore? Où les courses auront-elles lieu? Voilà toutes des questions qui trouveront réponse avec le temps.

Mais la question que je me pose, est « qui sera le prochain Bill Galvin? »

Au moment où la nécessité d’apporter le sport au public n’a jamais été aussi importante, que faisons-nous? Au cours des 15 dernières années, combien de fois avec-vous vu un projet ambitieux qui sortirait les courses de chevaux hors de leur zone de confort? Pas seulement en Ontario, mais partout? Combien de fois l’industrie a-t-elle pris un risque audacieux et créatif?

Pensons-nous que l’année de préparation pour en venir à présenter des courses sous harnais sur la glace à Ottawa fut facile ou qu’il n’y a pas eu d’opposition? Pensons-nous que ce fut simple d’obtenir que la Race for MS devienne un phénomène nord-américain qui a collecté 5 M $ pour des œuvres de bienfaisance au nom des courses de chevaux? Et que dire des milliers d’enfants qui écrivaient de la poésie sur le sport? Était-ce facile d’encourager les enseignants à travers le pays à instruire leurs élèves à propos de ce que font nos participants, leur transmettant un amour pour le cheval standardbred?

Comme la poussière retombe en Ontario, je suis confiant qu’il nous restera une industrie. Qu’elle continuera de porter les valeurs rurales canadiennes, emploiera des gens qui travaillent dur et maintiendra l’élevage et les courses de chevaux. Ce que je ne veux pas voir est une industrie qui pense qu’elle en fait assez quand ce n’est pas le cas.

Aujourd’hui, Bill Galvin a des albums remplis de coupures de journal et de rubriques d’une période où beaucoup d’entre nous n’étions pas encore nés. Son legs comprend des milliers de nouveaux venus à l’hippodrome, et des millions ayant été exposés au sport. Son flambeau, malheureusement, est emballé et en entreposage. Parlant au nom de Bill, je pense qu’il serait temps que nous le dépoussiérions et que nous entreprenions le nôtre.

Darryl Kaplan
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