L’effet « WOW »

Il est vingt heures et je suis dans une salle de réception du centre-ville de Toronto. Ce n’est pas un événement relié aux chevaux, et après une longue journée, mon attention décline.

J’entreprends une conversation avec mon voisin, et ce dernier me demande ce que je fais. « Je suis dans le domaine des courses de chevaux, » lui répondis-je.

Comme c’est presque toujours le cas, il me dit tout fébrile, « VRAIMENT???

Vous avez probablement connu une réaction de ce genre auparavant. À la différence des millions de personnes qui pratiquent des fonctions telles la dentisterie, la comptabilité ou la construction, ceux qui oeuvrent dans le domaine des courses de chevaux ont un effet accrocheur qu’ils sous-estiment souvent.

Dans ce cas-ci, mon voisin de chaise me dit, « je crois que rien n’arrive jamais dans la vie sans raison. J’ai toujours aimé les chevaux mais je n’ai jamais rien connu à leur sujet. Et voilà que vous êtes à côté de moi et que vous me dites être impliqué dans les chevaux. Ce doit être un signe. »

Avance accélérée d’un mois. Je l’ai invité à l’hippodrome, où il a rencontré quelques conducteurs et entraîneurs. Je lui ai expliqué comment fonctionne le système de bourses, expliqué en détails l’investissement requis ainsi que les options d’engagement. Je l’ai aussi amené sur une ferme pour voir un tout nouveau bébé, avec sa mère.

Le mois dernier, mon nouvel ami est devenu un partenaire dans l’élevage de son premier standardbred – ce dont il est extrêmement fier.

Il y a à peine trois jours, j’ai assisté à une réception patrimoniale dans ma communauté. Encore une fois, d’une banale conversation surgit le sujet du cheval.

Une dame me décrit qu’il y a cinquante ans, elle a reçu un foal âgé de deux semaines – un cheval de course thoroughbred. Ses parents, avec regret, lui ont fait donner le cheval et depuis, elle a passé les cinq dernières décennies à souhaiter que tout se soit déroulé différemment.

Aujourd’hui, de notre rencontre fortuite, elle s’informe sur la façon de se rendre à l’hippodrome et à une ferme pour voir des foals. Elle veut aussi acheter un cheval.

Je trouve difficile de croire que mes rencontres fortuites avec ces deux individus ne soient que remarquables. Plus probablement, des gens comme eux sont tout autour de nous. Ils sont dans les restaurants, les édifices à bureaux et dans des congrès en ce moment même, attendant l’occasion de vous rencontrer et de découvrir ce que vous faites.

À leurs yeux, le fait que vous travailliez avec les chevaux comme gagne-pain les étonne. Pour eux, les 30 000 $ en bourses disponibles à l’hippodrome local, sont surprenants. À leurs yeux, la chance d’adhérer au rêve de posséder un cheval de course, ou un foal, est enivrante.

Les gens de chevaux passent beaucoup de temps auprès de leurs chevaux, ainsi qu’avec d’autres collègues. Vos vies sont trépidantes et parfois, isolées du monde extérieur. Il devient donc facile d’oublier combien remarquable est notre industrie.

Puis, vous rencontrez des hommes et femmes adultes – de complets étrangers – qui s’allument quand ils apprennent ce que vous pratiquez comme métier. Pour eux, votre métier est tout sauf banal. Pour eux, vous êtes un funambule, le biologiste marin ou un astronaute. À leurs yeux, votre monde est fascinant.

Partageons ce que nous avons avec le monde, et n’oublions jamais d’apprécier tout le bien qui peut en découler.

Darryl Kaplan
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